L’accompagnement, un devoir de civilisation : l’interview d’Éric Fiat sur Ici Limousin

 

Du 18 au 20 juin 2025, plusieurs membres de l’ASP 87-Accompagnants et Clowns
doux ont participé au 31ᵉ congrès national de la SFAP (Société Française
d’Accompagnement et de Soins Palliatifs) qui s’est tenu cette année à Lille.


Le thème de cette édition – “Prendre soin” – a profondément résonné avec
l’engagement des bénévoles d’accompagnement. Car prendre soin, c’est bien plus
que soigner : c’est accueillir la vulnérabilité de l’autre, l’écouter, être présent sans
juger, sans vouloir réparer à tout prix. C’est là que le rôle du bénévole prend tout son
sens : dans cet espace “en plus”, celui de l’humanité partagée.

Un congrès sous le signe de l’interdépendance et de la solidarité

Dans leur mot d’introduction, les organisateurs ont rappelé que  « nous sommes tous
vulnérables, tous dépendants les uns des autres, malgré les illusions de performance
et d’autonomie individuelle que véhicule notre société ».
Les soins palliatifs “sont une médecine de la lenteur, de la relation, du prendre soin.”
Cette vision humaniste questionne notre rapport au vieillissement, à la mort, mais
aussi à la nature et au lien social. Elle propose une société capable de reconnaître
dans la fragilité une richesse et dans la finitude une source de lien.

Les bénévoles d’accompagnement : au cœur du « prendre soin »
Dans ce paysage, les bénévoles d’accompagnement occupent une place unique et
essentielle. Ils ne donnent pas de soins au sens médical du terme, mais ils prennent
soin – dans l’écoute, la présence, la constance. Ils sont aux côtés de ceux qui
traversent la maladie grave, la fin de vie ou le deuil, dans ce compagnonnage
silencieux et discret qui fait toute la différence.
Le congrès a été, pour les membres de l’ASP 87 présents, l’occasion de s’ouvrir à de
nouvelles approches, renforcer leurs pratiques et partager leur expérience avec
d’autres bénévoles, soignants et chercheurs venus de toute la France.

Vers une société qui prend soin
“Prendre soin” ne concerne pas que les soignants ou les accompagnants : c’est un
enjeu citoyen, éthique, collectif, qui touche à notre manière de vivre ensemble. Car
comme le disent les organisateurs : «Comment penser une société qui reconnaît la
vieillesse, la fin de vie, la dépendance – non pas comme un échec, mais comme une
dimension intrinsèque de notre humanité ? »
Ce congrès a donc été un moment fort, porteur d’espérance et qui donne envie
d’aller plus loin dans notre engagement bénévole.